— A quoi sert la philosophie ?
— A prouver que l'on est intelligent, ou du moins à aider à le devenir.
— Comment reconnaît-on les philosophes ?
— Soit parce qu'ils le disent, soit parce qu'ils séduisent par leur grande culture, leur à-propos, leur capacité d'abstraction, leur sens de l'observation, leur aptitude à la synthèse.
— Mais on peut aussi séduire par la beauté ?
— C'est déjà un peu de la philosophie. Il n'y a qu'à regarder le succès des miroirs.
— C'est difficile d'être philosophe ?
— Non, il suffit de se poser des questions, d'être curieux !
— A chaque question, sa réponse ?
— Non, il y a autant de réponses possibles que de questions possibles, beaucoup plus même. Par exemple, pourquoi … On trouve alors de nouvelles réponses à des questions qui n'ont pas été posées.
— Mais il faut des mots pour dire tout cela ?
— Oui, il faut trouver des mots qui disent le mieux ce que l'on ne sait pas dire simplement, au risque d'être incompréhensible.
— Peut-on philosopher tout seul ?
— Bien sûr, il ne faut pas avoir peur de se contrarier, d'ête sceptique, de se contredire, de reformuler, de se maudire, et aussi de s'émerveiller, de lire.