Un film de Kei Ishikawa, adapté du roman de Kazuo Ishiguro
Le spectateur est invité à un va-et vient entre le Nagasaki des années d'après guerre et l'Angleterre des années 80 où réside Niki qui a pour projet d'écrire autour de la catastrophe de la bombe nucléaire et du vécu de sa mère Etsuko à cette époque. Celle-ci se fait prier car les fantômes du passé pèsent lourd d'autant qu'elle vient d'apprendre la mort de sa fille née d'un premier mariage. On appréciera le jeu de l'actrice Suzu Hirose qui interpète Etsuko, mère au foyer ; en 1952, celle-ci se lie d'amitié avec Shishaido qui s'apprête à suivre en Amérique son amant, un soldat américain. En dépit de certains points qui restent obscurs, la narration se fait tout en finesse et élégance par les non-dits et le jeu sans faute des acteurs. Il est question de la bombe et de l'irridiation des surviivants, du changement inéluctable de la société japonaise (éducation des enfants, sororité des femmes, etc.). On reste attentif avec quelques instants de brève émotion : c'est un film à voir.