Tout le monde aime Clara invite à une exploration bouleversante au cœur de la sensibilité d’une jeune fille extraordinaire. À 16 ans, Clara plonge tragiquement dans un coma profond… à son réveil, elle porte en elle un don inattendu, une capacité à percevoir au-delà des apparences, à lire les blessures secrètes des êtres qui l’entourent, à éveiller ce qui sommeillait. Ce pouvoir métaphorique porte une résonance bouleversante, car au-delà du merveilleux, il incarne la force possible de la guérison, d’une puissance intérieure que l’on ne soupçonne qu’à travers les extrêmes de l’épreuve : la limite, puis la renaissance.  
La grande sensibilité de Clara est centrale dans ce récit. Elle n’est pas seulement sensible aux émotions ; elle en devient la catalyse, l’incarnation. Le style de Foenkinos, délicat et juste, à la fois aérien et poignant, traduit des émotions complexes.Cette finesse narrative place au plus près de l’intériorité des personnages, particulièrement de Clara, dont la présence rayonne tout au long du roman
Les liens familiaux, quant à eux, se tissent avec tendresse et vérité : entourée par des parents unis dans la douleur et l’amour, Clara symbolise le lien qui les ramène vers l’élan de vie. Le père, Alexis, accablé par la culpabilité, réapprend à être vivant à travers l’écriture, art salvateur, qui lui permet d’extérioriser une souffrance insondable et de retrouver une forme d’harmonie. Le roman explore ainsi comment ces liens, fragiles mais indestructibles, jettent une passerelle vers la guérison.  
La sublimation de la guérison est au cœur de la narration : Clara ne guérit pas seulement physiquement, mais spirituellement. Son « don » est moins un superpouvoir qu’un art puissant de la résilience et de la capacité humaine à transcender la blessure. Là se situe la grande idée du roman — que l’esprit humain, confronté à l’extrême, révèle des capacités insoupçonnées et transforme la douleur en lumière. Le regard de Clara se fait phare, un appel à percevoir l’éveil possible en chacun.  
Un tel récit, émouvant, profond, rapproche les lecteurs des personnages : Clara, bien sûr, mais aussi son père Alexis, son professeur introverti Éric Ruprez — tous sont attachants. Chacun porte une part de souffrance, d’ombre, et, peu à peu, la lumière..
Ce roman transmet sensibilité et profondeur ce qui touche le lecteur au-delà des mots. Il célèbre la guérison comme une expérience presque mystique, propulsée par l’amour, l’imagination et la puissance immense du cerveau humain, capable de métamorphoser la souffrance en compréhension, en émerveillement, en élan vital. Un livre qui laisse une empreinte, qui fait écho longtemps après la dernière page.
Tout le monde aime Clara est un roman humain, subtil et émouvant. Il rappelle que la guérison est aussi subtile qu’une intuition, aussi puissante qu’un don. Une magnifique exploration de la sensibilité, de la résilience, et du lien qui unit les humains…
Par
josianemorel