Cinéma

Je suis toujours là

Le 18/01/2025

Un thriller politique magistral de Victor Salles

BresilLa disparition de l'ex-député de gauche, Rubens Paiva, enlevé par la milice, est un drame individuel envisagé du point de vue de sa famille qui offre un bouleversant exemple de résilience. La mère interprétée par Fernanda Torres est animée d'un courage exceptionnel pour survivre avec ses cinq enfants. Elle deviendra avocate.

Ce film qui retrace un épisode des plus sombres de l'histoire du Brésil (la dictature militaire des années 1970), est adapté du roman de Marcelo Rubens Paiva. S'il a, à juste titre, un franc succès auprès des Brésiliens, il ne peut laisser indifférents les spectateurs de tous pays. Le "plus jamais ça" que l'on applique aux guerres et à des épisodes dramatiques de l'Histoire n'est pas acquis. Combien d'autres disparus dans les dictatures de tous bords ? 

Dans Cinéma

Un ours dans le Jura

Le 03/01/2025

175fbcee8f625ac212b06378b2d34435Une comédie noire réussie avec des acteurs épatants dirigés par Franck Dubosc qui en est à son troisième film en tant que réalisateur. Quid de cet argent tombé du ciel sur cette famille de marchands de sapins — finalement sur la communauté villageoise — à cause d'un ours improbable dans les forêts jurassiennes ? De rebondissements en rebondissements, on se réjouit jusqu'à la fin de ce thriller enneigé et endiablé …

Jamais sans mon psy

Le 30/12/2024

PsyJamais sans mon psy, un film de Arnaud Lemort

On voulait rire pour changer, on a souri tout au plus puis on s'est lassé. Les gags sont attendus, les plaisanteries revendiquées par les personnages sont assez lourdes. Dommage ! Christian Clavier n'est pas à contre emploi, Christiana Reali est toujpurs agréable, aucun acteur ne démérite. La satire des trois métiers lucratifs dans le vent : psychanalystes, naturopathes, hypnothérapeutes est trop tiède à mon goût. Sans doute fallait-il rester dans la comédie bon enfant afin de ne pas choquer les adeptes… Une scène qui n'a rien à voir avec le thème a retenu mon attention, rappelant le grand Hitchcock dans Les oiseaux…

Dans Cinéma

Sarah Bernhardt

Le 25/12/2024

BernarhdtUn biopic de Guillaume Nicloux avec Sandrine Kiberlain pour  incarner Sarah Bernhardt, la Divine

Seuls les puristes du genre et les cinéphiles chevronnés trouveront quelque chose à redire à ce film que j'ai beaucoup aimé. Il faut dire que j'étais assez ignorante de la vie de cette grande tragédienne française qui remuait les foules à tous les sens du terme, parfois jusqu'aux larmes. Ce rôle prestigieux est tenu par Sandrine Kiberlain au sommet de son art. N'oublions pas Laurent Lafitte en Lucien Guitry. A ce propos, quel plaisir d'entendre aussi le nom de Sacha Guitry qui rencontre La Divine à l'âge de 11 ans pour monter sur scène et la célébrer ! Ainsi que le nom de tant d'hommes célèbres qui ont connu la star, souvent au sens biblique du terme. Sarah Bernhardt était une femme libre avec un cœur énorme qui battait pour toutes les injustices et les drames de son époque et Sandrine Kiberlain le crie haut et fort… Une grande dame qui insuffle du courage devant l'adversité et dont la voix en remontrerait beaucoup aujourd'hui à certaines néo féministes.

Dans Cinéma

La plus précieuse des marchandises

Le 09/12/2024

Une poésie visuelle et émotionnelle au cœur de l’horreur : La Plus Précieuse des Marchandises

Affiche cine 89116Le film d’animation La Plus Précieuse des Marchandises, adaptation du conte écrit par Jean-Claude Grumberg, s’impose comme une œuvre rare et poignante, qui allie la profondeur littéraire à la puissance évocatrice de l’animation. Réalisé avec une sensibilité remarquable, ce récit revisite la Shoah à travers une fable tragique empreinte d’espoir, d’humanité et d’amour.

La mise en scène se situe à la croisée des arts.

Dès les premières images, le film frappe par sa beauté plastique. L’animation, à la fois épurée et onirique, évoque les illustrations d’un livre d’antan, qui donne au récit un caractère intemporel. Les jeux de textures, de couleurs, et de formes traduisent avec poésie une réalité brutale et rend l’horreur de la Shoah accessible sans la trahir. Le contraste entre la noirceur des wagons et l’éclat des forêts enneigées témoigne de l’habileté du réalisateur à mêler ombre et lumière, douleur et espoir.

La narration, portée par une voix empreinte de gravité et de douceur - Trintignant - enveloppe le spectateur, le plonge dans un univers où la simplicité du conte ne fait qu’amplifier la puissance de son message. Les dialogues minimalistes laissent place à la force des images, qui frappent directement au cœur et à l’esprit.

Une fable universelle se développe ainsi sur l’humanité.

Le récit suit une pauvre bûcheronne, qui vit dans une forêt isolée avec son mari, et dont la vie bascule lorsqu’elle recueille une petite fille, jetée d’un train en route vers un camp de concentration. À travers cette rencontre improbable, le film explore des thématiques puissantes : l’instinct de survie, le don de soi et la rédemption.

La bûcheronne, d’abord dépeinte comme rustre et résignée, se transforme en symbole d’espoir et de courage face à l’inimaginable. Son acte d’amour – sauver un enfant inconnu au péril de sa propre vie – illustre la résistance de l’humanité face à la barbarie. La fillette, figure de la pureté et de la fragilité, incarne cette “plus précieuse des marchandises” : la vie.

Un message se transmet, toujours nécessaire et intemporel.

Au-delà de son esthétique remarquable, La Plus Précieuse des Marchandises bouleverse par la pertinence de son message. Dans un monde où les tragédies se répètent, ce film rappelle avec force l’importance de la solidarité, de l’humanité et de la transmission de mémoire. En choisissant le genre du conte, le réalisateur offre une porte d’entrée universelle et intergénérationnelle pour aborder une page sombre de l’Histoire.

Bref, c’est un chef-d’œuvre d’animation et de sensibilité.

La Plus Précieuse des Marchandises n’est pas qu’un film ; c’est une œuvre d’art, un témoignage, et un appel à la réflexion. Par sa poésie, sa profondeur et sa justesse, cette composition artistique parvient à captiver autant qu’à émouvoir. À la croisée du conte et du drame historique, elle rappelle que, même au milieu de l’horreur, l’amour et la bonté humaine peuvent surgir, éclairant de lumière les ténèbres. Un film précieux, à la hauteur de son titre.

Monsieur Aznavour

Le 09/12/2024

Une Ode à la Résilience et à la Passion : Une Critique de Monsieur Aznavour

Le biopic Monsieur Aznavour est une œuvre d’une rare intensité, qui parvient à capturer l’essence d’un artiste légendaire tout en rendant un vibrant hommage à ses racines et à son humanité. Porté par la performance magistrale de Tahar Rahim, le film éclaire non seulement les étapes-clés de la carrière de Charles Aznavour, mais aussi les luttes et les sacrifices qui l’ont jalonnée.

Tahar Rahim livre ici une interprétation d’une grande finesse et sensibilité et incarne avec justesse la ténacité inébranlable et l’immense capacité de travail qui ont permis à Aznavour de gravir les sommets de la chanson française. Son jeu nuancé et profondément émouvant nous plonge dans les tourments, les doutes, mais aussi la force intérieure de l’artiste. Chaque geste, chaque regard traduisent la complexité d’un homme animé par une passion indomptable, prêt à tout pour se hisser au-delà des préjugés et des obstacles.

Le film excelle également dans sa manière de restituer les liens familiaux, en particulier la relation entre Charles et sa sœur Aïda. Leur complicité et leur solidarité, magistralement mises en scène, révèlent la force collective d’une famille arménienne soudée par des valeurs profondes et une résilience héritée de leur histoire. Cette relation, empreinte d’amour et de sacrifices, devient l’un des piliers émotionnels du récit.

Enfin, Monsieur Aznavour brille par sa capacité à évoquer la condition arménienne, souvent en arrière-plan, mais toujours présente comme une toile de fond essentielle. Le film met en lumière le profond altruisme de la famille Aznavour, qui, malgré les épreuves, n’a jamais cessé de tendre la main aux autres. Ces thèmes universels – l’exil, l’identité, la solidarité – résonnent avec une puissance bouleversante et confèrent à ce biopic une dimension humaniste qui transcende le simple récit de vie.

Monsieur Aznavour n’est pas qu’un hommage à un artiste hors du commun, c’est une célébration de la persévérance, de l’amour et de la transmission. Grâce à une mise en scène soignée et à l’interprétation inoubliable de Tahar Rahim, le film offre un voyage au cœur de l’humanité d’un homme qui a su chanter pour tous. Une œuvre touchante et inspirante, à voir absolument.

Dans Cinéma

ARCHIVES

Le 08/12/2024

Promesse verteLA PROMESSE VERTE
La presse est loin d'être unanime sur ce film qui manquerait de souffle et serait truffé d'incohérences selon certains. Pour moi, l'intérêt se maintient sans peine durant deux heures avec de vrais moments d'émotion et des vues grandioses de paysages indonésiens. De quoi s'agit-il ? D'un plaidoyer contre la monoculture de l'huile de palme, cause de la destruction de la forêt primaire. Au travers de l'histoire d'une mère (excellente interprétation d'Alexandra Lamy) qui met tout en œuvre pour sauver son fils (Félix Moati) injustement accusé et condamné à mort, on sent la menace qui pèse sur la biodiversité, sur les peuples autochtones et à terme sur l'humanité avec le réchauffement climatique que la déforestation aggrave. Les activistes mènent un combat inégal contre les lobbies politiques et financiers. L'huile de palme déjà présente dans nombre de produits, serait destinée à la production de biocarburants. Une aberration écologique ! On était au courant, mais le film achève de convaincre.

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Le choix

Le 03/12/2024

ChoixUne gageure que ce film de Gilles Bourdos : un homme seul dans sa voiture au téléphone, durant tout le film ! Mais c'est réussi. Joseph Cross incarné par Vincent Lindon capte notre attention et notre empathie. Son choix va affecter  sa vie professionnelle, sa vie familiale et plus encore… Une phrase de sa femme que bien sûr, on ne voit pas à l'écran : Entre "jamais" et "une fois", il y a la différence entre le bien et le mal. Même si l'on pense que le bien et le mal sont intrinsèquement mêlés, cette histoire (en béton) donne à réfléchir.

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En fanfare

Le 02/12/2024

FanfareMerci à Emmanuel Courcol, réalisateur et à tous les comédiens professionnels ou non, Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco et chers « gens du Nord » pour ce film populaire, tous publics ! (à noter du Guédiguian à la production via Agat Films ?)
En Fanfare se conjugue en musiques. La musique, ce bien culturel commun, est au cœur d’histoires entremêlées de partage et solidarité… une friandise au cinéma !

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Gladiator 2 de Ridley Scott

Le 22/11/2024

GladiatorIl n'est pas nécessaire d'avoir revu Gladiator 1 (à la télé) pour comprendre et suivre l'action de ce nouvel opus de Ridley Scott, mais précisément, si on vient de le revoir (ou s'il est resté en mémoire, mais plus de 20 ans, c'est long…), on est un brin déçu, parce que Paul Mescal (Lucius) n'a pas le charisme de Russell Crow  (Maximus dont on découvre ici qu'il est le père de Lucius) et parce que l'arène est devenue par trop sanglante et délirante. Délirante comme les successeurs de Commode à l'esprit déjà dérangé. La guerre civile menace à Rome au déclin annoncé avec le "panem et circenses" dont le peuple est abreuvé dans le grand théâtre du divertissement qu'est le Colisée. Nous suivons avec empathie le destin de Lucilia, la fille aimée et aimante de Marc Aurèle, mais sommes peu admiratifs du spectacle offert par le numérique dont le cinéaste use et abuse... Mais après tout, ce peplum empreint de modernité ne se voudrait-il pas plus allusif à une certaine politique du monde actuel que soucieux d'une vérité historique révolue ? 

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Finalement

Le 14/11/2024

FinalementRespect pour ce film quasi testamentaire ! Claude Lelouch revisite les thèmes (déportation, justice, religion, famille, amour) qui ont marqué ses 50 précédents films, mais l'impression d'un inventaire à la Prévert qui traîne en longueur se dissipe assez vite grâce à la prestation époustouflante de Kad Merad et à la musique, personnage à part entière. Une ode à la vie, à la liberté et au cinéma.

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Monsieur AZNAVOUR

Le 12/11/2024

AznavourMerci Mehdi Idir et Grand Corps Malade, réalisateurs de ce biopic-hommage, merci Tahar Rahim pour cette admirable incarnation du chanteur, et les autres acteurs qui aident à la reconstitution des principales étapes de sa vie et sa carrière... Merci de nous offrir ce supplément d’Aznavour (mi-révélateur) dont les chansons n’ont jamais cessé d’être la bande son de tant de vies (entières, périodes, instants) : des mots et de la musique sur tant de ressentis ! Aznavour, NOTRE compagnon de la chanson !
Ci-dessous, la carte confectionnée pour lui rendre hommage à l’occasion de sa disparition en octobre 2018 …

Yala Photo

201810 charles aznavour

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L'amour ouf

Le 10/11/2024

Un film ambitieux de Gilles Lellouche

Amour oufUn long métrage de 2 heures 40 qui a tout pour séduire un public adolescent. Pour les autres, on ne va pas bouder quelques instants de grâce au point de vue purement cinématographique. Les scènes de braquage, la guerre des gangs, donnent une impression de déjà vu. Quant à la critique sociale, elle est un peu trop appuyée pour toucher vraiment. Un West Side Story étonnant dans la France du Nord…

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Juré n° 2

Le 30/10/2024

Jure 2Un film de Clint EASTWOOD ! C'est le nom du cinéaste nonagénaire qui fait mouche… Salle comble à la sortie du film, mais les anciens ont en mémoire Les douze hommes en colère de Sidney Lumet et restent sans doute sur leur faim. Les délibérations des membres  du jury, plus concernés par leurs impératifs familiaux que par le sort promis à l'accusé, tombent un peu à plat et le dilemme du juré n° 2 n'émeut guère. On retiendra le rôle de Madame la procureure, devenue femme politique, incarné par Toni Colette. Bien sûr, les jeunes générations ne doivent pas manquer les réflexions que soulève ce film sur les limites de la justice ; qu'elle soit américaine ou non ne fait rien à l'affaire.

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Miséricorde

Le 17/10/2024

MisericordeUn film d'Alain Guiraudie dont le titre n'annonce rien de métaphysique car il s'agit d'une fable rurale profondément humaine en forme de polar, unique en son genre.

Tout se passe dans une forêt magnifiée par l'automne, dans quelques maisons villageoises, un presbytère et le cimetière (entr'aperçu)… La talentueuse Catherine Frot  évolue presque innocemment dans un monde d'hommes aux désirs parfois inassouvis. En bref, ce film est un régal amoral.

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Quand vient l'automne

Le 13/10/2024

AutomneDu pur Ozon ! Et tant pis pour ceux qui n'aiment pas, qui voient superficialité, lenteur, etc., là où il y a subtilité. Les non-dits, les métaphores foisonnent qui laissent le spectateur se poser des questions longtemps après la sortie de la salle. Dans le décor de la superbe campagne bourguignonne (qui n'est pas un simple décor…),  François Ozon fait évoluer des personnages dotés d'une épaisseur peu commune, incarnés  par Hélène Vincent (qui éclaire tout le film), Josiane Balasko (bien éloignée de ses rôles comiques), Pierre Lottin (qui porte brillamment un rôle très ambigu), Ludivine Sagnier (qu'on peut oublier, mais qui joue bien le rôle de ces enfants ingrats que l'on trouve dans toutes les familles). Bref, ne déflorons pas le sujet, restons dans le clair obscur et laissons chacun s'interroger sur la frontière entre le bien et le mal…

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Le fil

Le 16/09/2024

Le filFilm de  procès écrit par l'avocat Jean-Yves Moyart, alias Maître Mô, adapté et réalisé par Daniel Auteuil, avec Daniel Auteuil et Grégory Gadebois (excellents)

Quid de l'intime conviction ? De celle du spectateur et de celle de l'avocat pénaliste qui défend un homme accusé du meurtre de sa femme ? Un suspense psychologique bien conduit jusqu'à la fin qu'il ne faut surtout pas manquer… Maître Jean Monier était-il là pour "sauver" son client ou tout simplement pour le défendre ?

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La nuit se traîne

Le 29/08/2024

Un thriller de Michiel Blanchart

MadyBruxelles by night en pleine manifestation Black life matters. La nuit de Mady, étudiant le jour, serrurier la nuit, sera longue, pleine de dangers ! Mention spéciale pour Romain Duris dans le rôle du truand par qui tout peut arriver… A vrai dire, le film lui, ne traîne pas ; on en ressort un peu soufflé.

"Dîner à l'anglaise" de Matt Winn

Autre thriller de lété, huis-clos, quasi théâtral, tout à fait réjouissant si l'on aime l'humour noir et le suspense bien sûr.

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Comme le feu

Le 11/08/2024

Du réalisateur canadien Philippe Lesage
Comme le feuUn film magnifique avec une totale immersion dans la forêt canadienne parfaitement mise en valeur. On assiste, à l'heure des repas, à un règlement de compte entre deux frères incarnés par Paul Ahmarani et Arieh Worthalter. Les autres personnages dont les trois adolescents sont un peu falots, mais leur rôle est primordial dans ce qui devient un affrontement des générations dans les non-dit et les suspicions. On peut méditer sur les scènes de chasse et autres scènes très viriles. Un film à voir, sa durée n'est pas un inconvénient.

Dans Cinéma

Only the river flows

Le 07/08/2024

ShujunUn polar de WEI SHUJUN plus noir que noir… Quand le collectif prime sur l'individu, quand la police locale manque de moyens, l'enquête se complexifie, mais se soucie-t-on vraiment de la vérité ? Les états d'âme du personnage principal n'émeuvent quère, mais captent l'attention. On ne s'ennuie pas…

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Pour commentaire de l’article sur le Comte de Monte Cristo

Le 08/07/2024

Monte cristoJe suis d’accord pour dire que la récente adaptation française du "Comte de Monte-Cristo" avec Pierre Niney est une véritable réussite. Pierre Niney incarne Edmond Dantès avec une intensité remarquable, donnant vie à ce personnage complexe et captivant. Il est réjouissant de voir les Français se repassionner pour les films de cape et d’épée, après le succès des adaptations récentes des "Trois Mousquetaires", également basées sur les œuvres d'Alexandre Dumas.

La réalisation est soignée, offrant des paysages magnifiques et des scènes captivantes du début à la fin. Les décors, qu'il s'agisse des vues de Marseille ou des sombres cellules du Château d'If, sont superbement rendus, ajoutant une dimension visuelle impressionnante à l'histoire.

L’adaptation prend des libertés par rapport au roman d'Alexandre Dumas, ce qui apporte une touche de fraîcheur et de modernité à l'intrigue. Ces changements, bien que différents de l’original, permettent de redécouvrir cette histoire sous un nouvel angle. Les dialogues sont bien écrits, rendant l’intrigue accessible et engageante pour tous.

Ce film est aussi un exemple de l’exception culturelle française, capable de produire des œuvres de grande qualité grâce à un soutien financier diversifié et à une liberté artistique précieuse. "Le Comte de Monte-Cristo" est une preuve éclatante de la vitalité du cinéma français, qui sait revisiter les classiques avec brio et originalité.

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Le comte de Monte Cristo

Le 05/07/2024

Edmond Dantès et l'esprit de vengeance sont de retour ! 

Comte de monte cristoLes adaptations du Comte de Monte Cristo sont nombreuses depuis 1908 ! J'ai revu récemment en replay la mini-série télévisée de 1998 avec la famille Depardieu (père, fils et fille) dans les rôles-clefs. La curiosité m'a poussée à aller voir en salle le film d'Alexandre de la Patellière et Mathieu Delaporte (sorti le 28 juin 2024) ; ils ont donné un rôle sur mesure à  Pierre Niney pour incarner le jeune marin qui revient de l'enfer du château d'If pour se venger des "amis" qui l'ont trahi. Pour n'être pas raisonnable, la comparaison de ces deux versions est inévitable. Inutile de me demander laquelle est la plus fidèle à l'œuvre célébrissime d'Alexandre Dumas ; ce serait peine perdue à moins de relire le livre qui enchanta mon adolescence. L'essentiel est peut-être que les  jeunes d'aujourd'hui qui sont loin de connaître les mythes de la littérature française (les programmes scolaires sont-ils en cause ?) aient — grâce  à ce film — envie de remonter le temps. Même Harry Potter sombrera dans l'oubli. Mais ne nous égarons pas…

Il resterait à confronter les prestations de  Gérard Depardieu et de Pierre Niney, en faisant un détour par Jean Marais en 1954, pourquoi pas ? Lequel est le plus romantique ? Si j'ai revu la série télévisée avec intérêt, c'est pour les dialogues de Didier Decoin et la mise en scène de la grande cinéaste Josée Dayan. Que retenir de ce nouveau film ? Sans nul doute, l''épisode très réaliste et attendu du château d'If. Malgré le duel de la fin, digne des films de cape et d'épée — passés de mode —  qui traîne en longueur, je "décerne" un satisfecit à l'ensemble.

Dans Cinéma

Boléro

Le 15/05/2024

"Boléro", œuvre cinématographique de Anne Fontaine met en lumière la genèse captivante du célèbre Boléro de Ravel, portant un regard inédit sur la figure emblématique du compositeur et sa muse, Misia Sert. L'interprétation des acteurs Raphaël Personnaz, Dorta Tillier et Jeanne Balibar donne vie à ce récit biographique et capture avec subtilité les tensions et passions qui animent cette période de l'histoire de la musique. Jeanne Balibar incarne, avec grâce, la muse insaisissable, Misia Sert, et révèle les nuances d'un amour impossible, source d’inspiration du processus créatif de Ravel. La symbiose entre musique et jeux d'acteurs favorise une expérience cinématographique marquante, où art, passion et drame offrent un hommage à l'histoire de l'une des œuvres musicales les plus emblématiques du XXe siècle.
Dans "Boléro" d'Anne Fontaine, l'importance des milieux artistiques, danse classique et musique, résonne avec profondeur, car le film célèbre la fusion entre ces pratiques, grâce à un regard intimiste projeté sur les coulisses de la création .
Le jeu des percussions, notamment, tient un rôle métaphorique dans l'histoire et symbolise tout à la fois la montée en puissance de la passion et la tension palpable entre les personnages. La manière dont le Boléro de Ravel s'élève progressivement, porté par le rythme hypnotique des percussions, reflète les dynamiques complexes des relations humaines et artistiques. Chaque battement résonne comme un écho des émotions qui habitent les protagonistes et souligne ainsi la puissance évocatrice de la musique dans la narration cinématographique.
"Boléro" transcende ainsi les frontières de l'art pour léguer une expérience sensorielle immersive. C'est un hommage vibrant à la créativité musicale de Maurice Ravel.

Josiane Guitard-Morel

Dans Cinéma

Boléro

Le 11/05/2024

Un film d'Anne Fontaine avec Raphaël Personnaz et Jeanne Balibar

Il s'agit du biopic de ce monument de la musique classique qui, depuis sa création, ne cesse de retentir, à tout moment, quelque part dans le monde sur son rythme obsédant. Où est le compositeur ? Maurice Ravel est bien présent, toujours élégant, un peu austère, un peu énigmatique, lui-même obsédé par la crainte de n'être pas à la hauteur. Sans doute ne s'aimait-il pas assez. Le film ne nous dit pas grand chose sur la vie intime de ce génie dans le Paris de l'entre-deux guerres, mais le mystère lui sied si bien…

Ecoutons donc le boléro par l'orchestre symphonique de Biarritz sur le site de Josiane Guitard-Morel

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Border line

Le 09/05/2024

Un film de Juan Sebastian Vasquez et Alejandro Rojas

Diego et Elena veulent vivre "le rêve américain" et s'installer en Floride. Mais ils sont stoppés net à la police des frontières. Nous assistons à un huis clos oppressant entre un duo d'officiers de l'immigration face à ce couple brillamment incarné par Alberto Ammmann  et Bruna Cusi. L'interrogatoire devient de plus en plus intrusif et nous tient en haleine jusqu'au bout, la situation menaçant de dégénérer à tout moment. Diego, d'origine vénézuélienne — ce qui le rend suspect — et sa compagne pourront-ils accéder à une nouvelle vie ?

Jean-Pierre A.

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Madame de Sévigné

Le 06/05/2024

Un film d'Isabelle Brocard

J'ai été très intéressée par cette reconstitution d'une époque où les jeunes filles de la noblesse n'avaient d'autre choix que le couvent ou le mariage. Marie de Sévigné veut-elle réellement l'émancipation de sa fille en la mariant à Monsieur de Grignan et en la priant (suppliant) de venir la rejoindre à Paris ? Voici une fille (Ana Girardot) sous l'emprise de sa mère (Karin Viard). Le scénario est original, l'interprétation excellente, on ne se lasse pas d'admirer les décors, les paysages…La fille se rebelle et choisit sa propre dépendance… Mais Madame de Grignan a conservé les lettres de sa mère, qui, parvenues jusqu'à nous, restent un chef d'œuvre de la littérature française. J'aurais aimé ressentir un peu plus d'émotion.

 A la sortie du film, j'ai publié cet article sur le blog de Josiane Guitard-Morel qui a écrit récemment des articles sur "Ecole et cinéma"