Cinéma

Partageons de bons moments dans les salles obscuresCinema gif 005

Dans Cinéma

L'attachement

Le 22/02/2025

Ce film de Carine Tardieu brosse le portrait en touches légères d'une quinquagénaire célibataire, indépendante, qui s'attache à la famille de son voisin de palier, un jeune veuf qui se retrouve avec deux enfants, un garçon de 7 ans et le bébé qui vient de naître : Lucille...

Attachement doc120 2025 web 662x900Sandra, une libraire incarnée par Valeria Bruni Tedeschi est adoptée par un petit clan familial original jusqu'à l'échec du second mariage du père. C'est une belle histoire scandée durant 2 ans par la croissance de Lucille dont l'âge sert de tête de chapitres. On a envie de croire, sans y croire vraiment, à cet hymne à la tendresse et à la solidarité, sans mièvrerie, émaillé de réflexions féministes sur le rôle traditionnel de la femme destinée à la procréation. Entre ceux qui aiment trop et ceux qui n'aiment pas assez, quelle est au juste la place des enfants ?

Un beau trio d'acteurs ( Valéria Bruni, Pio Marmaï, Vimala Pons) qui vous interroge et vous emporte malgré vous vers l'émotion…

Dans Cinéma

The brutalist

Le 17/02/2025

Ce film de Brady Corbet conte l'histoire d'un architecte talentueux László Tóth, rescapé de la Shoah, émigré aux Etats-Unis. Un destin fracassé.

The brutalitsLes acteurs sont brillants, à commencer par Adrien Body qui incarne le protagoniste. Sans doute le film traite-t-il trop de thèmes à la fois : l'immigration, le racisme, le pouvoir de l'argent, la drogue, le sexe, le désenchantement, mais il inscrit le destin individuel de ses personnages dans une période de l'Histoire que les contemporains ne sauraient oublier, méconnaître. Je retiens l'hymne à l'architecture, cet art premier que l'homme a inventé pour construire, aménager le monde inhospitalier dans lequel il est appelé à vivre, et dont il augmente lui-même la brutalité. Si l'architecte doit satisfaire la volonté, les fantasmes de ses commanditaires, ses créations (comme celles de tout artiste) restent conditionnées par sa propre biographie et son ressenti. L'épilogue est intéressant à cet égard.

Ce film à la construction originale est à voir en n'oubliant pas sa durée (plus de 3 heures) dont le cinéaste a fait le pari.

Dans Cinéma

Jane Austen a gâché ma vie

Le 04/02/2025


Ce premier film de Laura Piani
offre au spectateur ce que l'apprentie romancière, Agathe, demande à la littérature : une forme d'échappatoire aux tracas de la vie quotidienne, la sensation "d'être humaine", vivante …

AustenQuelle jeune femme, incertaine quant à sa vie amoureuse, n'a-t-elle pas rêvé plus ou moins consciemment de rencontrer un Darcy (le séducteur d'Orgueil et préjugés) ? Si le film ne se prend pas au sérieux, il faut néanmoins en suivre les dialogues et faire le parallèle avec l'univers fictif de Jane Austen. Oui, celle-ci peignait enfin de vraies femmes avec de vraies aspirations, de vrais sentiments ; la figure féminine, comme le fait remarquer Agathe, n'avait été jusqu'alors que peinte par les hommes : "idéalisée ou diabolique"...  Agathe, la protagoniste du film, est bien réelle, tantôt amusante, tantôt attachante. Cette comédie sentimentale dont les effets sont attendus est interprétée par Camille Rutherford, Charlie Anson, Pablo Pauly et l'on se laisse volontiers prendre à leur jeu. Ajoutés à la recette littéraire de ce premier long métrage, un brin de poésie, un brin d'humour, une touche désuète et de la musique…