Cinéma

Partageons de bons moments dans les salles obscuresCinema gif 005

Dans Cinéma

"Je le jure" de Samuel Theis

Le 14/04/2025

Il s'agit d'un drame judiciaire sur le procès d'un jeune pyromane, qui ne laisse pas le spectateur indemne.

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Jelejure2Deux des protagonistes sont incarnés par Julien Emwein, alias Fabio, et Souleymane Cissé qui joue l'accusé. Qui peut voir la différence avec les professionnels ? Si l'on ajoute au casting, Marina Foïs, Louise Bourgoin, Eva Huault, on est comblé. Ce film de procès, très juste, confronte la parole de l'accusé et des jurés au langage institutionnel de la machine judiciaire. Ce n'est pas là son seul intérêt. On peut être ému par la liaison secrète de Fabio avec une femme beaucoup plus âgée, touché par l'évocation de la réalité carcérale, emporté par la musique, bref, ne boycottez pas ce film à cause de l'affaire judiciaire  qui concerne actuellement son réalisteur. Trop d'hommes sont jugés et punis médiatiquement et professionnellement avant les assises…

Dans Cinéma

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan

Le 22/03/2025

Affiche perezMa mère, Dieu et Sylvie Vartan

Rares sont les films qui parviennent à toucher avec autant de justesse les fibres les plus profondes de l’âme humaine. Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan est de ceux-là. Ce récit intime, porté par une mise en scène subtile et inspirée, embrasse toute la complexité du lien maternel, la douleur du destin et l’indéfectible lumière de l’amour.

Au cœur de cette œuvre, l’interprétation magistrale de la figure maternelle domine l’écran avec une intensité bouleversante. Elle incarne, avec une vérité rare, cette femme dont la force et la fragilité se fondent en un seul souffle. Chaque regard, chaque geste, chaque silence résonnent comme une note de musique dans une partition où se mêlent dévotion et lutte, douceur et rigueur. Cet amour maternel, immense et exigeant, nous submerge sans jamais sombrer dans le pathos.

Face à sa mère, Roland Perez enfant, marqué par son "pied beau", livre une incarnation d’une sincérité troublante. Son jeu, d’une pureté absolue, insuffle une humanité poignante au personnage. Il ne joue pas, il est. Son handicap devient un prisme à travers lequel il perçoit le monde, à la fois obstacle et moteur d’un destin hors du commun.

Ce qui fait la force de ce film, au-delà de la splendeur de ses interprétations, c’est sa tessiture émotionnelle d’une richesse inouïe. D’une scène à l’autre, le spectateur oscille entre éclats de rire et larmes discrètes, passant sans heurt de l’humour à la tragédie. La petite salle obscure se fait alors théâtre des émotions où se joue, en filigrane, notre propre histoire. On en ressort transformé, réconcilié avec l’universalité des sentiments humains.

Un immense merci au metteur en scène, Scott, dont la sensibilité et la justesse du regard transforment cette histoire singulière en une œuvre universelle. Son talent met à l’honneur cette capacité rare à capter la beauté du réel et à en faire jaillir l’émotion brute. Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan n’est pas qu’un film, c’est une expérience de vie, une leçon d’humanité.

Dans Cinéma

Magma

Le 19/03/2025

MagmaL'intention de ce film signé Cyprien Vial est intéressante. Il s'agit de montrer le travail des volcanologues qui ont à faire des diagnostics sur le danger imminent ou non. Ce sont les politiques qui prennent la décision ou non d'évacuer tout ou partie de la population, laquelle se soumet ou non, parfois dans un climat de tension sociale. Ce n'est pas véritablement un film catastrophe.

On est à la Guadeloupe : les images sont belles. Cela suffit-il pour faire un très bon film ? Le tandem Katia (la directrice de l'Observatoire interprétée par Marina Foïs)-Aimé (le thésard interprété par Théo Christine) fonctionne bien quand ils finissent par diverger sur l'évaluation du risque. On aimerait une part de romanesque pour soutenir une tension cependant réelle.